Death Row

L’enseigne d’escape game No Exit est surtout connue pour son expérience horrifique multi primée « El Exorcista ». Mais elle compte deux autres salles qui ont elles aussi été récompensées par une belle place au classement mondial des TERPECA : « Wanted: Dead or Alive » et « Death Row ».

Même si « Death Row » n’appartient pas du tout au genre de l’horreur, cette aventure est interdite aux moins de 16 ans. Il faut dire que son thème n’est pas des plus facile à aborder puisqu’il y est question de condamnation à mort et de chaise électrique...

Cette mission est jouable dans la banlieue d’Athènes, plus précisément à Ilioupoli, près de la station de métro Démétrios de Thessalonique, où nous l’avons découverte en décembre 2023.

Le scénario

« La décision a été prise contre votre gré. La demande de grâce a été rejetée. Le complot est si bien ficelé qu’il vous conduit tous dans le couloir de la mort. L’heure de l’exécution de l'un d’entre vous approche. La chaise électrique est prête, mais une avarie du système central retarde l'exécution de la sentence. Aurez-vous le temps de trouver des preuves de votre innocence, ou assisterez-vous à l'exécution de vos amis, mais aussi à la vôtre ? »

Tout repose sur l’agencement de l’espace

Avec son introduction énergique, « Death Row » vous plongera tout de suite dans le vif du sujet ! Durant ces premières minutes, vous serez amené à dialoguer avec un personnage peu commode, parfaitement dans l’esprit du scénario. La mise en scène du début de partie est dans cette même veine, très à propos mais… elle est si mal ficelée que l’une d’entre nous n’a compris qu’après qu’elle était en train de tricher. Par ailleurs, ce dispositif initial encadre une première énigme assez poussive et sans doute trop longue étant donné la situation dans laquelle on se trouve.

Au vu du thème, de l’histoire et du prélude, nous nous attendions à découvrir un jeu d’action principalement composé de manipulations rythmées. En réalité, l’expérience de No Exit est plutôt centrée sur l’observation et la réflexion, autrement dit sur des casse-têtes. Ils ne sont malheureusement quasiment jamais intégrés à l’intrigue : dans la vraie vie, dans un contexte similaire, vous ne surmonteriez pas de tels obstacles. Ces énigmes s’avèrent donc assez artificielles ; certes parfois originales dans leur approche, mais selon nous pas toujours très intéressantes ni amusantes.

Au milieu de ces étapes qui peinent à convaincre, on trouve une poignée de séquences fun, mais aussi un moment très élégant durant lequel la scénographie se met brillamment au service du jeu. Mais l’énorme point fort de « Death Row », qui explique son succès, son bouche-à-oreille flatteur et sa jolie place aux TERPECA en 2022, c’est l’agencement de l’espace et la façon dont les joueurs progressent dans les pièces. Voilà tout l'intérêt de cet escape game ! Plus on avance et plus on est confronté à de grosses surprises, par le biais de passages secrets totalement inattendus provoquant des effets wahou à répétition. Pendant ces 100 minutes de mission, votre parcours sera peu commun… jusqu’aux dernières secondes, qui retranscrivent bien le sentiment d’urgence de l’évasion que l’on vit et l’euphorie de l’instant libérateur.

Pour en profiter pleinement, évitez d’intégrer cette aventure à votre planning si vous êtes blessé, si vous avez du mal à ramper, à grimper.

À l’issue de la partie, comme l’annonce le scénario officiel de la room, vous aurez bel et bien récupéré les preuves de votre innocence ! En revanche, vous n’aurez pas forcément compris les motivations du personnage qui constitue le fil rouge de la salle… et vous ne les comprendrez peut-être jamais : lors du debriefing, nous avons interrogé la cofondatrice de No Exit, espérant obtenir des réponses à nos questions. Étrangement, elle a préféré noyer le poisson et n’a pas souhaité éclaircir la situation.