Pandémie

Odysseus a ouvert en décembre 2019 dans le centre de Lyon, à quelques minutes à pied du parc de la Tête d’Or. Cette enseigne se démarque des autres établissements lyonnais car dans chacune de ses salles, l’objectif est non seulement de remplir une mission mais aussi de marquer le maximum de points, notamment en accomplissant des quêtes annexes.

Son autre particularité, c’est que ses trois escape games, « Soviet », « Atlantropa » et « Pandémie », sujet de cet article, sont reliés par une trame narrative et une thématique communes, celle du voyage dans le temps.

Le scénario

« Voyageurs, voici le briefing de mission. Vous partez en mission à Paris en 1915. Anomalie identifiée : un virus s’est répandu et a décimé presque toute l’Humanité. Nous ignorons tout de cette étrange maladie. Nous avions demandé à Mr Holmes de se pencher sur l’affaire, mais sans réponse de sa part c’est vous qui vous chargez de l’enquête. Reprenez les recherches laissées par les scientifiques de l’époque et trouver cette maladie. Bonne chance, voyageurs. »

Comme une enquête scientifique

« Les voyages dans le temps sont une réalité, nous en maîtrisons la technologie, explique Odysseus sur son site web. À bord du Télémaque, nous voyageons à travers le temps et l’espace pour combattre Iris, une organisation sans visage qui tente de modifier le passé pour détruire notre présent. »

À Odysseus, votre aventure débutera toujours dans ce fameux Télémaque, une machine au design steampunk dont les joueurs eux-mêmes sont aux commandes. Il suffira de quelques réglages pour qu’elle vous transporte où vous le souhaitez ! On a particulièrement apprécié cet effort de mise en scène : même si les effets spéciaux sont trop légers pour qu'on y croit entièrement, cette cabine magique opère une précieuse transition immersive entre réalité et fiction.

Dans « Pandémie », vous voyagerez donc jusqu’au début du 20e siècle, dans la capitale française. Dans cette existence alternative, le monde est ravagé par une pandémie meurtrière, 98% de la population a été décimée… et c’est là que vous intervenez ! Votre objectif : identifier cette maladie, première condition à remplir pour renverser les plans machiavéliques d’Iris. Vous serez ainsi chargé d’une sorte d’enquête scientifique qui trouve une traduction concrète dans le gameplay de l’aventure. En effet, à force d’observation et de déduction, un jeu d’élimination dynamique et très plaisant se mettra en place. Bien que peut-être un poil trop scolaire, cette séquence non linéaire fonctionne parfaitement.

Mais « Pandémie » n’est pas qu’une enquête : la mission vous réserve quelques surprises et rebondissements qui renouvellent bien le jeu. Même si ce dernier reste, tout au long de l’heure, majoritairement dominé par de la réflexion, sa seconde partie permet notamment d’introduire toute une série de manipulations qui se fondent impeccablement dans le thème et, mieux encore, dans l’intrigue. C’est par ailleurs le cas de toutes les énigmes, irréprochables de ce point de vue-là. Ces casse-têtes sont globalement fluides et intelligemment conçus. À noter qu’ils n’utilisent qu’un seul cadenas ainsi que deux serrures à clé ; les autres « verrous » sont quant à eux électroniques.

Des quêtes annexes pour marquer des points

L’un des twists, dont le principe est partagé par toutes les salles de l’enseigne, est particulièrement bien amené. Même s’il ne fera pas office d’effet wahou pour qui a déjà joué au moins une fois à Odysseus, cette ingénieuse idée est toujours aussi exaltante. Disons que, comme toutes les rooms de l’enseigne lyonnaise, cette aventure est aussi un prétexte pour revisiter l’histoire, pas uniquement géopolitique mais ici plus scientifique et médicale... Nous n’en dévoilerons pas davantage pour ne pas gâcher votre découverte.

L’immersion proposée par « Pandémie » est excellente. Ses décors sont soignés et joliment accessoirisés même si, à l’image du Télémaque, ils peinent à nous faire oublier que nous ne sommes que dans un jeu. La surface exploitée, assez restreinte, n’aide pas. 

Odysseus a travaillé son game mastering, que l’on peut qualifier de vivant. Vous serez épaulé par un ou une collègue complice, comme si votre équipe était composée d’un joueur supplémentaire qui a la possibilité de vous aider à distance si besoin, par le biais d’un haut-parleur portable. Ce système pourra donner lieu à quelques échanges oraux, rendant la partie d’autant plus sympathique. Constamment dans la peau de son personnage, votre GM sera d’ailleurs à l’origine de plusieurs quêtes annexes qui vous pousseront à fouiller les lieux de fond en comble. Si la fouille n’est pas votre fort, vous aurez l’occasion de vous rattraper avec une mission secondaire exigeant de bonnes connaissances en pop culture… ou bien avec une autre quête, un peu plus étonnante, permettant d’engranger des points en réalisant des actions. Vous l'aurez compris, ce ne sont pas les objectifs qui manquent !

Les trois épisodes d’Odysseus peuvent être effectués dans l’ordre de votre choix, et « chacun d’entre eux vous donnera accès à des éléments différents de l’intrigue », précise l’enseigne. Achever les trois rooms, c’est obtenir la conclusion de l’histoire, dont vous serez là aussi les acteurs…