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1901 : Nautilus

Salle définitivement fermée en juillet 2022.
Thème
Contes | Romans
Nombre de joueurs
3 à 5 joueurs
Niveau
Intermédiaire
Immersion
👍 Très bien
Prix
23 à 33€/joueur
Âge
dès 16 ans
30 %
Fouille
45 %
Manipulation
25 %
Réflexion

Savez-vous que « 1901 : Nautilus » a connu une vie antérieure ? Cet escape game de Time Corp, que nous avons découvert en avril 2022, existait à l’identique – sous l'appellation « Mission Nautilus » – à Gentilly, dans le Val-de-Marne, où l’enseigne s’était installée en mars 2018 avant de déménager à Paris.

À peine arrivés devant l’établissement, nous sommes apostrophés par un personnage pittoresque et gouailleur. Pour mieux passer inaperçu, cet habile agent temporel qui répond au nom de Jack s’est grimé en docker… Suivez-le, sa machine à voyager dans le temps est garée tout près d’ici, derrière une petite (et bien réelle) galerie d’art qui sert de couverture !

Le scénario

« Chez Time Corp, nous avons reçu un message très inquiétant : le légendaire sous-marin décrit par Jules Verne est en péril. Bloqué au milieu de la Seine, il n’avance plus et nous restons malheureusement sans nouvelles de l’équipage. Voilà un mystère bien intriguant, qu’est-ce qui a bien pu terrasser un capitaine de la trempe de Nemo ? Impossible d’en savoir plus, la communication a été coupée… Tout ce dont nous sommes sûrs, c’est que quelque chose ne tourne pas rond, et qu’une activité étrange règne autour de l’engin.

Si vous acceptez cette affaire, il faudra vous rendre sur place et déambuler dans les somptueuses cabines et l’impressionnante salle des machines du Nautilus pour comprendre ce qui s’y trame. Vous devrez apprendre à agir en équipe pour réussir à dompter la machinerie du lieu ! L’un de nos meilleurs agents, Zelda McKenzie, semble déjà avoir rencontré des difficultés sur place. Si vous la retrouvez, elle pourra certainement vous prêter main forte. Mais attention, un sous-marin aussi mythique cache forcément des secrets ! Et le capitaine Némo n’est pas connu pour les révéler facilement… »

Un sous-marin à l’élégant style steampunk

À Time Corp, tout commence toujours par un mouvementé voyage dans le temps. Direction l’an 1901 ! Oubliez tout réalisme, ici ce saut temporel est abordé sous un angle kitsch et gaguesque. Ce dispositif introductif aux allures de manège pour enfants a tout pour être ridicule… or, force est de constater qu’associé à l’énergie communicative et à l’humour de Jack, la magie opère ! L’humour est d’ailleurs l’une des caractéristiques principales de ce personnage volubile, champion du monde de lever de coude, qui surveillera vos arrières pendant la mission et vous aiguillera par l’intermédiaire de son talkie-walkie si besoin.

Le point fort de « 1901 : Nautilus » réside dans le soin qui a été apporté aux décors et aux accessoires étoffant l’espace de jeu. Time Corp a choisi d’habiller son sous-marin d’un élégant style steampunk. Avec sa tapisserie dorée, ses instruments de cuivre et ses vieux meubles en bois, la cabine du capitaine Nemo est agréable à regarder. On reconnaît aussi deux grands marqueurs de l’univers de Jules Verne, dont le Nautilus est l’une des créations : l’orgue et le grand hublot circulaire. Quelques astuces de mise en scène sont là pour simuler la présence d’autres pièces ou espaces ; l'illusion est loin d'être parfaite mais l'effort est notable, et tous ces détails agrégés permettent un rendu globalement satisfaisant.

Une expérience brouillonne et hachée…

À Time Corp, ce n’est pas parce qu’on est propulsé au début du XXe siècle que l’on manipule exclusivement des cadenas et des machines old-school. Vous constaterez en effet quelques anachronismes qui n’en sont en réalité pas tout à fait au vu du scénario... Ce mélange malin, décalé et entièrement assumé, est une bonne idée. Il place Nemo dans un contexte peu habituel tout en apportant fraîcheur et diversité aux mécanismes de la room, notamment lors des dernières minutes de la mission.

Malheureusement, « 1901 : Nautilus » pêche selon nous par la qualité de son jeu. Alors que notre partie de « 1891 : Baker Street », l’autre escape game de l’enseigne, avait été fluide et que l’on avait trouvé ses énigmes bien ficelées, cette fois nous avons connu une expérience assez brouillonne, hachée et étonnamment peu dense.

  • Brouillonne parce que par deux fois nous sommes venus à bout d’un casse-tête alors que nous n’avions pas tous les éléments nécessaires en main, ce que nous ignorions alors.
  • Hachée car à plusieurs reprises, nous avons résolu des énigmes et effectué les manipulations attendues sans que cela ne produise aucun effet immédiat. Soit nous avons observé un décalage de quelques secondes, ce qui reste déroutant mais pas forcément problématique et peut être la conséquence d’un mécanisme un peu capricieux ; soit il s’agissait d’une temporisation volontaire de Time Corp, qui entend profiter de ces moments pour injecter du roleplay par le biais d’effets que vous découvrirez sur place. Ces effets renforcent l’immersion et ajoutent des surprises tout en enrichissant le scénario, certes, en revanche le timing auquel ils sont déclenchés ajoutent de la confusion et ne nous semble donc pas idéal. Notre game master nous confiait justement continuer à travailler sur ce point précis.
  • Peu dense parce que la mission compte très peu d’énigmes. Une grande quantité de casse-têtes auraient d’ailleurs éventuellement pu diluer les défauts énoncés ci-dessus... Vous avez l’habitude des escape games ? Composer une équipe de trois joueurs sera suffisant, et il ne sera pas forcément nécessaire de vous partager les tâches : vous aurez le temps de profiter de toutes les étapes ensemble.

… qui repose pourtant sur une excellente base

Notez qu’une fois dans la salle, vous aurez deux objectifs : un principal qui, une fois atteint, mettra fin à la partie ; et un secondaire, que vous remplirez au fil de votre exploration du Nautilus et qui prendra la forme d’une information – plus précisément une date – à dénicher sur place. Cette articulation en deux quêtes distinctes fonctionne bien, et le fait que la mission secondaire se rappelle à nous à plusieurs moments du jeu également. En revanche, l’incompréhension nous a gagné lorsque nous avons appris qu’il était impossible de récupérer cette date en entier. Nous qui pensions avoir loupé un détail… Il est dommage que Time Corp fixe un objectif qui n’est pas à 100% atteignable.

« 1901 : Nautilus » est une escape room qui dispose d’une excellente base, aussi bien sur le plan des décors que des énigmes. Si les premiers sont assez aboutis, force est de constater que les secondes mériteraient selon nous d’être un peu plus travaillées afin d’effacer les imperfections constatées à bord du légendaire insubmersible. Une fois débarrassée de ces faiblesses, l’expérience n’en serait que plus fluide, mieux rythmée et donc plus satisfaisante.

Découvrez le teaser vidéo de la salle « 1901 : Nautilus » :

Mélanie Vives par Mélanie Vives

Avis de la communauté : 72% de satisfaction

20 joueurs ont donné un avis sur ce scénario et 15 joueurs l'ont ajouté à leur todo-list.

 Histoire et cohérence du scénario
7.5/10
 Décors et immersion
8.4/10
 Qualité des énigmes
6.1/10
 Fun
7/10
 Accueil et game mastering
7.7/10