Casa Museu Josep Fontcalda

Nous avons eu l’occasion de découvrir la salle « Casa Museu Josep Fontcalda » lors d’un road trip catalan fin avril 2023, alors qu’elle s’était placée en 46e position du classement des TERPECA quelques mois auparavant. Pour cela, direction Tona : c’est dans cette ville de 8000 âmes située à une soixantaine de kilomètres au nord de Barcelone qu’est localisé 1801 Escape Room. L’établissement a vu le jour en décembre 2021, créé par plusieurs membres d’une même famille.

Au numéro 15 de la rue Barcelona vous attend une élégante maison de ville. Sur sa façade, une vieille et discrète gravure affichant le nombre « 1801 » confirmera votre arrivée à destination. Quant à son portail en bois peint, il vous donnera l’impression d’entrer chez quelqu’un… À peine le seuil franchi, un guide se fera d’ailleurs une joie de vous présenter cette maison-musée et son illustre ancien habitant : Josep Fontcalda, un scientifique local décédé au milieu des années 1990. Puis il vous entraînera dans son bureau d’études, où l’homme a passé le plus clair de son temps à étudier les quatre éléments…

Le scénario

« Eau, terre, feu, air… Eau, terre, feu, air… Eau, terre, feu, air… Eau, terre, feu, air… Eau, terre, feu, air… Eau, terre, feu, air… ASSEZ ! L’histoire, c’est de réussir à sortir. »

Un célèbre scientifique de Tona ? 

En lisant ce scénario déroutant et extrêmement énigmatique, on se dit forcément que l’aventure va nous réserver pas mal de surprises ! Mais commençons par le commencement : la mise en scène introductive est à la fois si anodine et convaincante que l’on pensait que ce Josep Fontcalda avait réellement existé. Après tout, il aurait très bien pu être une figure historique de Tona, un érudit passionné qui aurait marqué le passé de sa ville, à l’image d’Elkano, ce marin qui a inspiré un escape game à Getaria. Ce n’est donc pas le cas : Fontcalda est un personnage fictif entièrement imaginé par 1801 Escape Room. Mais l’immersion fonctionne sans peine et on visualise malgré tout facilement cet homme déambuler dans ce qui fut autrefois sa maison.

N’allez pas visiter la « Casa Museu Josep Fontcalda » pour ses décors, qui ne proposent rien de particulièrement bluffant ni original. La mission de 1801 Escape Room est avant tout centrée sur ses énigmes : c’est cette composante-là qui sort du lot. Ces casse-têtes sont tous minutieusement et créativement imbriqués les uns aux autres, de manière parfois très inattendue, ce qui provoque régulièrement des découvertes stimulantes qui donnent toujours envie de voir ce que la suite nous réserve.

Les étapes sont très nombreuses et souvent non linéaires. Le jeu est foisonnant, il fuse dans tous les sens ! De nombreux éléments s’offriront à vous dès le départ, il faudra ainsi réussir à faire le tri, à se dépatouiller dans toute cette masse, ce qui est loin d’être évident. Pour ces raisons, même si résoudre les mystères du bureau de Josep Fontcalda en binôme est envisageable, le challenge sera de taille ! Préférez une configuration à trois joueurs ou joueuses minimum, si possible assez expérimentées.

Un clou du spectacle pour retomber en enfance

Même si les manipulations dominent, elles sont dans l’ensemble assez artisanales, ce qui leur permet de se fondre naturellement dans l’environnement désuet de cette vieille bâtisse : n’espérez pas croiser des mécanismes très élaborés ou high-tech. Ce jeu a le goût du fait maison, et c’est précisément ce qui lui donne tout son charme. Le site web de l’enseigne affiche d’ailleurs fièrement un label « 100% fait à la main ».

« Casa Museu Josep Fontcalda » vous réserve un clou du spectacle hyper exaltant, original et divertissant, grâce à une série de manipulations qui se démarquent radicalement du reste de l’expérience et que l’on ne s’attendait pas du tout à vivre dans cet escape game ! À l’issue de la session, les créateurs nous ont confié que cette dernière séquence était en réalité leur toute première idée : l’histoire initiale de Josep Fontcalda est donc arrivée dans un second temps, brodée à partir de cet embryon de gameplay que l’on pourrait qualifier de joyeux voire d’enfantin. En plus de nous faire retomber en enfance, ces ultimes minutes permettent de suggérer une conclusion narrative malicieuse, presque philosophique, et ainsi d’achever la partie d’une façon étonnante et satisfaisante.

« Casa Museu Josep Fontcalda » est une très belle découverte qui plaira avant tout aux fans d’énigmes appréciant le goût des salles artisanales. Sa partie finale, certes courte mais qui vaut la peine d’être vécue, achèvera sans doute de convaincre les autres.